Portrait-Toky Marline : pour un art culinaire malagasy de haute gamme

Le restaurant de Toky Marline se développe de jour en jour, du streetfood aux repas de grandes occasions. Photo: © Zoll Rabe

Le restaurant « Le Tsihy » de Toky Marline a ouvert ses portes en janvier 2019 à Mahazoarivo atsimo, Antsirabe. Il sert des plats typiquement malagasy.Toky réalise aussi des plats, toujours, de tradition malagasy, pour de de grandes occasions

Des marmites alignées pour un self-service. Dans chaque marmite : du poisson, de la viande de zébu, des tripes, de l’angivy (Solanum crythracunthum), du piment sauté… Le tout, en buffet lors d’un mariage. La sauce à base de pistache n’est plus à présenter aux Malagasy, le dessert est au coco ou/et à la cannelle. C’est ainsi que se présente le buffet lorsqu’il est concocté par Toky Marline.

Toky Marline est content d’avoir obtenu la confiance de ses clients qui lui ont confié leurs repas de noces. Il avance dans son ambition de porter les recettes malagasy sur des tables de cérémonies qualifiées de « haut standing ». « La cuisine malagasy est une valeur culturelle qui est à mettre en avant. Nous avons développé une habitude culinaire qui nous oriente vers d’autres mets lorsque nous organisons une cérémonie et même lorsque nous avons une petite faim alors que nous avons notre cuisine. » 

Toky Marline affine les plats, recherche chaque jour à embellir les goûts et la présentation. Depuis l’ouverture de son restaurant et de son service culinaire, sa réputation dans le domaine de l’art culinaire à Antsirabe se transmet de bouche à oreille et une dizaine de personnes se sont adressées à lui pour lui confier le buffet. Dans son restaurant, le maïs au lait connait un franc succès. Les idées se développent de jour en jour et le Tsihy se fait une bonne renomée pour son streetfood malagasy … Du beignet de potiron, de manioc, du pakopako, peuvent être consommés sur place ou à emporter. La cuisine du Tsihy n’est pas des hauts-plateaux, elle est inspirée de l’art culinaire des quatre coins de Madagascar.

Et pourtant ses débuts dans le domaine professionnel ne laissaient présager qu’un jour Toky Marline se tourneraient vers la cuisine.

Le course après l’argent fatigue et ne donne pas de temps à la passion

Toky Marline n’a pas peur de changer de métier. Il a longtemps travaillé pour gagner de l’argent et depuis peu, après un séjour à Tsarazaza Fandriana où il s’est rapproché de la terre (de l’agriculture et de l’élevage) il s’est décidé à consacrer son temps à ce qui le passionne. « Je n’hésite pas à sauter. La peur ne m’emprisonne pas et ne m’empêche pas d’avancer. Je sais que mes projets présentent des risques, qu’à un certain moment je vais galérer, mais je sais aussi que je trouverai toujours des solutions » confie Toky.

Le jeune homme est un aventurier dans l’âme. Il apprend et se professionnalise. « J’ai été infographiste, développeur web. J’ai déjà travaillé pour une société de production de vidéo et de photo. J’ai été animateur de web radio. J’ai été tenancier de bar » relate-t-il. « La découverte de soi-même est un moment décisif de l’existence. Après avoir travaillé comme développeur web, je me suis posé la question. Est-ce que je suis développeur web ? La réponse était non. Je me projetais dans mes rêves (ma passion et la profession que je veux exercer) et je me suis décidé à travailler pour les réaliser ».

Depuis plus d’un an donc, Toky Marline cultive, élève des lapins et des volailles ; il est restaurateur, spécialisé dans le streetfood malagasy. Sur place, les tables sur la petite cour sont entourées de plantes vertes consommables. Quelques objets de décorations sont des mains de Toky Marline lui-même, il conçoit et fabrique aussi certains meubles. En temps normal (c’est-à-dire, en dehors de l’épidémie de COVID19), l’endroit accueille régulièrement des rencontres et des expositions artistiques.

Souhaitant cultiver ce dont le restaurant a besoin, Toky Marline cherche à collaborer avec des gens qui disposent de terrain à Antsirabe (en ville) pour la culture. Il soutient que la répartition du rendement peut être négociée.

Photo 1: Le Tsihy

Photo 2: Soupe tongotr’omby (patte de boeuf)

Photo 3: Maïs au coco, un plat très prisé au Tsihy

Galerie

One thought on “Portrait-Toky Marline : pour un art culinaire malagasy de haute gamme”

  1. Très beau parcours. Effectivement, trouver sa vraie vocation et vivre de sa passion c’est une toute autre histoire. Il ne faut pas avoir peur de se lancer.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *